Passage à lire : 2 Timothée 2 : 11 à 13
Fortifiant l'esprit des disciples, et les exhortant à persévérer dans la foi, disant que c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu. Actes 14 : 22
Mabel était médecin à Pékin. Elle était connue comme étant une chrétienne. En 1949, sa grande maison lui a valu d'être considérée comme un membre de la classe bourgeoise. Chassée de chez elle, Mabel a été forcée de vivre dans une remise de jardin. De plus, elle restait suspecte à cause de ses convictions chrétiennes. Quand a éclaté la révolution culturelle, on lui a retiré son poste de médecin, et on l'a envoyée pelleter le sable avec des ouvriers du bâtiment. Ce nouveau travail était très dur pour elle. Plus encore, un panneau installé devant chez elle l'accusait d'avoir distribué de la '' littérature impérialiste '' : il s'agissait de bibles. Mabel a connu une grande souffrance. Rejetée par ses voisins, brimée chaque jour par son équipe de travail et battue régulièrement par les gardes rouges, elle est rentrée un soir dans sa petite remise et s'est dit : « J'en ai assez. J'ai maintenant plus de soixante ans, j'ai mené une vie honnête, Dieu ne verra donc aucun inconvénient à ce que j'aille au ciel un peu plus tôt que prévu ». Elle a donc attrapé un gros hachoir, l'a soulevé au-dessus de son poignet et a prononcé une dernière prière : « Seigneur, si j'ai tort de faire cela, aide-moi ! » Elle n'a pas pu laisser retomber le hachoir. Elle s'est assise et a fondu en larmes. Huit années de plus, elle a supporté les coups, le rejet et les brimades. « Dieu m'a donné la force de persévérer mais je n'ai jamais su comment », raconte-t-elle. Des années plus tard, Mabel a compris que les épreuves qu'elle avait traversées avaient eu des conséquences heureuses. En effet, après la mort de Mao, la Chine a pris du recul par rapport aux excès de la révolution culturelle. La maison de Mabel ne lui a pas été restituée, mais elle a commencé à recevoir un flot de visiteurs. À son grand étonnement, ces visiteurs étaient tous des membres haut placés du Parti communiste. Plus étonnant encore, ils lui demandaient des bibles. « Pourquoi venir me voir, moi ? » a-t-elle demandé. Tous répondaient la même chose : « Pendant la révolution culturelle, il y avait un grand panneau devant votre maison : vous étiez accusée d'avoir distribué des bibles. Nous venons voir s'il ne vous en resterait pas quelques-unes ». Beaucoup de gens s'étaient éloignés d'elle à cause de cet avertissement placé devant son habitation. Mais maintenant beaucoup venaient la voir à cause de cet écriteau. Mabel a pu prendre contact avec des chrétiens qui lui ont fourni des bibles. Ainsi par le moyen de cette femme déjà âgée, de nombreuses personnes ont été conduites à croire en Jésus. Elles le doivent à la persévérance de Mabel. « C'est bien, écrit-elle, de savoir pourquoi nous rencontrons l'épreuve. Cela fortifie notre foi. Mais toute cette période où j'ai été persécutés a été difficile. Je mentirais si je disais avoir senti la présence de Jésus à chaque instant. Mais il m'a donné chaque jour la force nécessaire pour continuer, et cela m'a suffi. »